Une lueur d'amitié...

Une lueur d'amitié

Je suis étendu sur mon lit de souffrance et de solitude. Je ne sais pas quel heure il est, ni le jour. Le store est fermé en permanence dans cette chambre d’hôpital. À cause des douleurs, deux jambes brisées et une multitude d’autres souffrances que je n’ai pas retenues, on m’injecte souvent un cocktail de médicament qui me laisse un goût pâteux en bouche et l’esprit vagabond. Je songe à Karianne et Ada. Elles doivent m’avoir oublié depuis le temps. Je ne suis qu’un humain qui faisait pitié pour eux. Un phénomène de foire qui a pu les côtoyer un bref instant avant que des êtres sublimes et intelligents sont apparu pour les charmer. Moi un être immonde comment je pourrais séduire un ange comme celle que je nomme Féline. Impossible. J’ai tout contre moi. Une normalité humaine, une apparence cauchemardesque, la tare du mutisme et un intellect en-dessous de la normal vu le peu de scolarité que je possède. Oh oui j’habite en ermite dans le fond des bois. Tout pour faire tomber amoureuse une femme de moi. Mon arcade sourcilière a pu dégonfler complétement et maintenant mon œil valide regarde les tuiles blanchâtres du plafond et se fait éblouir par les néons. Merde de hell ce que je ne donnerai pas pour retourner à mon refuge. Je sais que la majorité du personnel sont répugné par mon apparence. Je suis empathique et à chaque fois qu’une infirmière ou un médecin entre, sa répulsion est comparable à un train qui me percute.

Seul le docteur Wakeman semble immunisé à ma laideur. Il passe du temps avec moi, me raconte des blagues salaces qui me font rougir et m’aide à manger. Il m’a demandé qui il devait prévenir de ma présence aux soins intensifs. Par chance que j'ai un bras qui fonctionne encore! Malgré ma douleur, j’ai pu écrire deux lettres de ma calligraphie soignée. Une à Nyx mon ange-gardien et l’autre à mes voisins. Enfin j’espère surtout que Karianne et Ada vont la lire. J’écris que je suis à l’hôpital et que je vais bien. Qu’ils n’ont pas besoin de venir me visiter car je sais qu’ils sont occupés. Que je ne veux pas les déranger et que je pense fort à eux. Que je souhaite simplement que le Mal ne va pas les persécuter comme j’ai subi ses tortures. Je suis certain que personne ne va venir. Ils doivent avoir une famille, une vie et je ne vaux rien pour personne. Sinon voilà des jours qu’une bonne âme aurait venu me visiter, m’apporter un peu de lumière dans mon existence de plus en plus grise. Quand je réussi à m’endormir un peu, la démone dans toute sa gloire infernale revint s’amuser à briser chaque membre de mon corps rachitique. J’entends son rire dément et malveillant, sa colère et sa suffisance dans sa supériorité face à la lie humaine que je suis. J’aurai tant voulu hurler qu’elle me tue. Et quand la délivrance arrive enfin avec la lame d’acier qui me transperce mon torse je me réveille en sursaut et en sueur. La bouche grande ouverte sur un cri d’horreur silencieux.

Des fois j’espère que l’infirmière va se tromper dans sa médication, que je meure tout simplement. Mon âme sera délivrée de ce carcan honni de tous. Comme ça j’aurai pu revoir ma famille et mon héros. Les serrer dans mes bras et savoir que plus jamais je serais mis à l’écart. Que je pourrais sourire et peut-être que seulement au paradis une divine apparition pourra m’aimer? Car sur terre je ne suis pas un bon parti ni un bel homme. En fait je ne suis rien…

Blessure sur Daniel:

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Ft. @Daniel Karlsen & @Willow Sorensen

C

ela fait quelques temps maintenant, que mon esprit n'est pas tranquille. Malgré ma vie qui se montre plutôt tranquille, mes relations s'améliorant et la solitude qui pèse moins sur mes épaules, je n'arrive pas à me débarrasser de ce sentiment d'inquiétude qui me guette... Je ne saurai expliquer quel est ce sentiment. Peut-être plutôt ... Un pressentiment ? Assit sur mon lit la guitare en main, je compose tranquillement essayant en vain de m'occuper l'esprit pour oublier cette négativité qui m'accable. L'inspiration n'est pas au rendez-vous, ce qui m'agace profondément. Je fouille alors lentement dans mes partitions, partant à la recherche d'une qui viendrait à motiver mes doigts à chatouiller les cordes. Mon regard se pose doucement sur la partition que m'avait donné Daniel. Une partition composée spécialement pour moi d'après les mots inscrits au dos de celle-ci. Je souris doucement en voyant le papier sous mes doigts et commence calmement à jouer la mélodie créée par mon ami ... Un rapide instant, mon esprit s'évade mais cela ne dura pas bien longtemps. Immédiatement, mon anxiété reprend le dessus me faisant une nouvelle fois abandonner mon occupation.

Rester là n'améliorera pas la situation. Alors autant que je bouge, sorte ou fasse quelque chose à l'extérieur de ma maison. Je pose la guitare sur son étui et vient donner une douce caresse à Ebony qui ne se gêne pas de s'étaler dans mon lit pour faire sa sieste. J'enfile mes vêtements et me prépare pour ma balade, jetant de temps à autre un regard rapide à mon téléphone pour vérifier si je n'a pas raté un appel ou un message... Mes pensées se dirigent sur Daniel, mon cher ami humain. Depuis la dernière fois, je n'ai plus re eu de nouvelles et à ce simple songe, je sens ma gorge se nouer comme si une boule venait à se bloquer dans mon œsophage. Cela m'inquiète mais peut-être que je me fait trop de soucis inutilement. Une fois le téléphone rangé dans ma poche, je sors de la maison et viens relever mon courrier que je ramène à l'intérieur... Des factures, de la publicité, rien de bien important en somme. Une petite enveloppe vient alors se détacher du tas et tombe à mes pieds. L'enveloppe est petite et l'écriture inscrite est sublime. Je reconnais sans peine l'auteur de cette magnifique écriture et c'est le sourire aux lèvres, que je me précipite vers le salon, pressé de lire enfin les nouvelles qui me sont données. Mon sourire disparu aussitôt une fois que mon regard parcouru le contenu de la lettre ... Voilà que j'apprend que mon cher ami Daniel est hospitalisé ... Et d'après ce que les écrits disent, son état est pour ainsi dire "pitoyable". Ma gorge se noue, non pas de tristesse mais d'inquiétude et de colère. Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ne m'a-t'il rien dit avant ? Pourquoi ne m'a-t'il donné aucun signe de vie avant maintenant ? Tant de questions viennent hanter mon esprit et si peu de réponses viennent les combler. Je plie la lettre en 4 et la glisse dans la poche intérieure de mon grand manteau noir. Je saisis alors mon téléphone et appelle le boulot afin de préciser mon absence de ce soir. Mon message est entendu et mes heures seront rattrapées un autre jour.

Il est pour moi juste impensable, que je n'aille pas lui rendre visite. Je chevauche ma moto en toute hâte et la démarre pour me diriger le plus rapidement possible à l'hôpital dont j'avait enregistré l'adresse écrite sur la lettre. Durant le laps de temps qui sépare mon départ de la maison à mon arrivée à l'hôpital, mon esprit ne cessa pas de tourniquer. De la culpabilité s'est même invitée à la fête ... Comme si l'anxiété que j'éprouve ne suffit déjà pas. A peine j'arrive, que je saute de ma moto pour me diriger à pas précipité vers les urgences. Mon objectif à présent et de voir Daniel au plus vite ! Arrivé devant l'accueil, je m'annonce et donne les informations mentionnées sur la lettre. La secrétaire me demande de patienter un instant, passant un rapide coup de téléphone pour annoncer ma venue. De temps à autre, je croise le regard au coin qu'elle me jette un peu comme si elle avait peur de ma personne. Finalement, elle raccroche et m'indique l'étage ainsi que le numéro de la chambre où je dois me rendre... Avec politesse je la remercie et me dirige tout aussi rapidement que je suis entré dans le bâtiment dans la direction de l'ascenseur.

Une fois dans la cabine, je m'adosse à la cloison et regarde les étages défiler sous mes yeux. Le temps est long, bien trop long ... Je me sens presque pester contre le temps mais heureusement, les portes finissent enfin par s'ouvrir. Immédiatement, je croise la route d'une infirmière que je salue brièvement. Je traverse le couloir en toute hâte jusqu'à arriver devant la porte de la pièce dans laquelle se trouve mon fidèle ami. Avant d'entrer, je pousse un profond soupire essayant en vain de calmer mon inquiétude. Je ne peux m'empêcher d’appréhender ce que je vais voir. Dans quel état vais-je le retrouver ? Mon index vient alors toquer contre le bois de la porte et je l'ouvre avec douceur, me retrouvant ainsi dans une pièce sombre seulement éclairée de faibles lumières. Bonsoir Daniel. Lui dis-je calmement en refermant la porte derrière moi. Je m'approche très lentement, la gorge nouée en voyant l'état dans lequel mon ami se trouve... A cet instant, je ne fais que m'en vouloir d'avantage. Pourquoi n'ai-je pas été là pour le protéger une nouvelle fois ? Mon pauvre ami, que t'est-il arrivé ? Lui demandais-je avec inquiétude tout en posant doucement ma main sur la sienne encore valide. J'ai reçu ta lettre aujourd'hui... Je devais bosser mais j'ai demandé à être remplacé. Ce n'était pas possible pour moi de ta savoir ici sans venir te voir.

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Willow serrait le bout de papier entre ses doigts. Heureusement qu’elle avait appris par cœur ce qu’il y avait d’écrit à force de le lire et de le relire encore : entre sa nervosité qui avait froissé le papier et sa transpiration angoissée qui avait détrempé l’encre, il était désormais illisible. Elle s’y raccrochait cependant, telle à une bouée de sauvetage.
Quand elle avait dit vouloir aller rendre visite à Daniel, ses colocataires avaient ouverts de grands yeux. « Mais, tu sais que l’hôpital n’est pas à Vestvågøya ? » Non, elle ne savait pas, et ils s’en rendirent compte par sa moue dépitée. Mais elle n’allait pas se laisser abattre par si peu. Déjà aller en ville était une épreuve, alors prendre le bateau et se rendre sur une autre île n’était qu’un désagrément supplémentaire. Elle avait pensé pouvoir être accompagnée, mais malheureusement tous les autres étaient occupés, et ne pouvaient se libérer pour l’instant. Qu’à cela ne tienne, elle prendrait les voiles seule.
Munie d’un papier pour seule aide – on lui avait bien proposé un vieux smartphone avec un gps, mais elle avait refusé – sur lequel était noté la direction à prendre, les étapes à réaliser et toutes les adresses dont elle avait besoin, elle était partie.

Elle avait déjà vu la ville depuis qu’elle était sortie de son bois. Enfin, de loin. Elle avait aperçu des voitures, des avions. Elle avait vu des photos, montrées par ses colocs qui avaient eu pitié d’elle et de sa méconnaissance du monde moderne. Mais elle ne s’était pas attendue à tout ça. Le bruit, la vitesse, les odeurs. Le béton, partout. Les gens, affairés, courants. Heureusement, son papier était très complet et elle ne se perdit pas. Elle put prendre le ferry – avec l’argent donné par ses colocataires, bénis soient-ils – et se retrouver à Vågan sans trop de souci. Si ce n’était son angoisse qui ne cessait de monter, mais c’était pour la bonne cause. Son ami Daniel, le petit-fils de Bill, un de ses vieux ami humain – un des rares amis qu’elle avait de sa période ermite dans les bois – avait été blessé. Et il était hors de question qu’elle le laisse seul à l’hôpital, malgré sa lettre qui allait dans ce sens. Les hommes étaient si bornés ! Voilà quelque chose qui ne changeait pas, même après deux siècles.

Quand elle arriva dans le hall, elle hésita longuement avant de se diriger timidement vers l’accueil. « Bonjour ? Excusez-moi ? Je cherche mon ami, Daniel Karlsen ? » La réponse fut rapide et claire, et à peine Willow eut-elle fait volte face pour suivre les indications données qu’elle lâcha un soupir de soulagement. Les choses se passaient bien mieux qu’elle ne l’aurait cru.
Quand elle atteint la chambre, elle toqua timidement et entra. Elle eut un sursaut en voyant la scène. Daniel en bien piteux état, un visiteur déjà à son chevet. Mais aussi les équipements, la perfusion, le lit en métal. Le dernier hôpital dans lequel elle avait mis les pieds tenait plus du dispensaire et du dortoir. Les avancées techniques avaient aussi leurs avantages.

Plissant sa robe blanche par-dessus ses gros collants noirs, la nymphe eut un petit sourire, et s’approcha de son ami. « Bonjour. J’espère que je ne te dérange pas ? » Elle lança un regard curieux au visiteur, et lui envoya un message mental, ignorant depuis quand il était présent. « Tout va bien ? Il se remet ? »

Une lueur d'amitié

Je souffre doucement mais je n’appelle pas l’infirmière de garde. Je ne veux pas voir son éclat de dégoût et ses traits magnifiques se détériorer sous l’effet de ce corps honni et affreux qu’est le mien. Empathique comme je suis ça sera un lourd choc qui ne fera que descendre encore mon moral qui est en berne. Mes yeux sont à demi fermer, en transe entre mes cauchemars et cette envie de dormir. J’ai la gorge sèche, mais le verre d’eau est hors de portée de ma main. Mes jambes élancent mais je serre les dents. Voilà longtemps que je ne suis plus drogué par la morphine et j’espère ne plus avoir de cette saloperie de sitôt. Je grogne un peu, mais je ne veux plus être prisonnier de mon corps comme à cet instant. Je vais essayer de me reposer les yeux deux minutes et je prie Dieu d’empêcher les visions de cette démone sanglante de revenir me hanter mes songes. Mais une voix que j’espérais tant entendre un jour vint alors me tirer de mes songes ou déjà le sourire infernal et débordant de méchanceté. Frénétiquement mon œil valide tourne dans la direction de mon ange-gardien et un sourire soulager apparaît sur mes lèvres exsangues et assécher. Je lève ma main valide pour le saluer et je tremble un peu sous l’effort demandé. Du bout de doigt je cherche le crayon et je soupir de soulagement quand je le trouve. Sans regarder, ce qui est impossible vu que ma tête est enserrée dans un collet cervical, j’écris de ma belle calligraphie. Sur quelques pages Nyx peut voir un dessin qui le représente, Ada et Karianne aussi. Des images presque aussi claires qu’une photographie. Un de mes talents que j’ai poussé dans ma solitude. Aussi un autre visage dessiné avec douceur que je m’ennuie beaucoup. Une dame qui venait quelques fois au refuge voir Papy et me sourire tendrement. À trois nous avons planté plusieurs pouces et permis à la nature de reprendre du poil de la bête. Je la revois tout sourire en train me m’écouter jouer du violon avec mon héros. Je m’ennuie d’elle aussi.

Quand mon ami tend la main pour prendre la note, je lui saisis avec espoir et tendresse. Juste pour me convaincre qu’il est vraiment là. Que la démone ne viendrait pas pour le dévore et m’assurer qu’elle allait tuer chaque personne que j’aime. Je respire en grand même si la douleur de mes côtes s’éveille et me fais grimacer de douleur. Mon dossier est là, résumant les blessures de manières claires et précise.

Daniel- Je suis si heureux de te voir mon ange-gardien. J’avais si peur que la démone t’avait trouvée. Elle m’a dit qu’elle allait tuer chaque personne que j’aime. Je ne veux pas vous mettre en danger toi et mes voisins. Merci d’être là. J’aurai voulu écrire plus vite, mais selon le docteur Wakeman je n’étais pas capable de faire des textes à cause des médocs. Désolé de t’avoir fait perdre une journée de travail. Tu vas bien? Je devrais être capable de marcher dans deux mois selon le docteur.

Je ne laisse pas la main du vampire, m’ancrant à lui comme si j’avais peur que c’était un tour du malin. Mais tout à coup j’entends une voix que j’espérais. Willow, celle que j’appelle le saule pleureur car elle adore cet arbre. Elle a aidé Papy à m’apaiser lors du traumatisme de l’accident. Accident que j’ai eu l’occasion de songer et de revoir les yeux de l’homme qui m’a sorti de l’enfer. Un regard d’azur si lumineux et remplit d’inquiétude. Au début je l’ai haï, car il m’avait prié de la mort et que rester aussi près de ma famille. Hors après j’ai compris le courage qui lui a fallu de me sortir de là au péril de sa vie. Un regard qui ressemble étrangement à celui de Nyx. Même profondeur et même douceur. Même inquiétude et une pointe de regret de n’avoir pu empêcher ces souffrances qui me font regretter de respirer encore. Je suris avec tendresse envers la femme et je laisse à contrecœur la main de mon ami pour écrire une note. Et quand la dame des forêts à pris le papier j’écris un second pour Nyx qui semble s’en vouloir. Étant empathique je sens son désarroi en me voyant.

Daniel- Willow comment tu as su? J’ai envoyé une lettre à mes voisins? Je suis content de te voir. Mais tu n’aimes pas la ville et je te comprends. Ça te fait mal de voir tous ces trucs immondes que les gens ont construit. Tu vas bien? Je me suis ennuyé de toi. J’ai plein de pousses à planter pour régénérer ou il y a eu un petit feu l’été passé.

Je donne la seconde note à mon ami et de nouveau j’essaie de saisir les mains près de moi. Juste pour être sûr que tout va bien et que Dieu à bien entendu mes prières pour la sauvegarde de mes amis. Moi je ne vaux rien et je ne demande rien pour ma gueule de porte-bonheur à demi carbonisé…

Daniel- Nyx je vais bien maintenant. Je sais que tu vas bien et je suis soulager. Je sens ton désarroi et tu n’as rien à te reprocher. J’ai chargé sans réfléchir, voulant simplement que la démone ne fasse plus de mal. Mais Papy m’a toujours dit ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Donc je dois être un peu fort. Au moins je pourrais te jouer du violon bientôt. Dès que je pourrais d’accord?

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L

a vision de mon très cher ami allongé sur ce lit en métal avec tous ces engins médicaux autour de lui et ces bandages qui le recouvre, me fendent le coeur. Si seulement j'avais pu être là... Sans doute que je serai mort mais au moins, ma mort n'aura pas été vaine. Comme autrefois, lorsque j'ai risqué ma vie en bravant les flammes pour lui venir en aide. Là aussi, en temps que vampire, j'aurai pu y passer. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, à cette époque là déjà, je savais que ma mort ne serait pas vaine si cela lui aurait permis de survivre ... Qu'il survive et puisse rester aux cotés de son héros. Un héros, qui au fond est aussi le mien car il a été le premier et le seul à accepter ma réelle nature que ce soit d'aller jusqu'à m'aider alors que ses croyances devaient l'encourager à me détester... Sur le coup, je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Ce sentiment d'avoir manqué à mon devoir m'est insupportable. J'essaie toutefois de cacher mes émotions et m'empresse de tenir la main de Daniel, témoignant tout mon soutien à travers cette simple poigne. Mon autre main vient saisir le mot qu'il me donne. Je suis si heureux de te voir mon ange-gardien. J’avais si peur que la démone t’avait trouvée. Elle m’a dit qu’elle allait tuer chaque personne que j’aime. Je ne veux pas vous mettre en danger toi et mes voisins. Merci d’être là. J’aurai voulu écrire plus vite, mais selon le docteur Wakeman je n’étais pas capable de faire des textes à cause des médocs. Désolé de t’avoir fait perdre une journée de travail. Tu vas bien? Je devrais être capable de marcher dans deux mois selon le docteur. Mes lèvres s'étirent doucement même si je sais que dans mes saphirs, les émotions qu'ils divulguent sont totalement contraire à l'image qu'affiche ma bouche. Loin d'être dupe, Daniel comprend ma tristesse... Il ne me l'a pas dit, mais je sais qu'il peut la ressentir. A croire qu'il est le seul à pouvoir lire en moi comme dans un livre ouvert. Comme Bill ... Je vais bien Daniel, ne t'inquiète pas pour moi. Contrairement à lui, je vais peut-être trop bien même. Ne t'en veux pas, ce n'est pas de ta faute si tu n'as pu me donner des nouvelles avant. J'aurai pu le faire moi aussi...

Effectivement, j'aurai pu lui écrire moi aussi. Mais comme un idiot, j'ai laissé les obligations de la vie prendre les devants. Ce qui m'a fait négligé mon ami qui à présent, se voit être incapable de se mouvoir dans un lit d'hôpital... Doucement, j'entrouvre les lèvres dans le but de lui répondre, mais le son des doigts claquant contre la porte me fit me taire. J'aperçois alors une femme entrer timidement dans la pièce. Silencieux, je la regarde et la salue en inclinant légèrement ma tête vers l'avant. Je me retire légèrement vers l'arrière, de façon à ce qu'elle puisse à son tour accéder au lit. Une fois à coté de moi, son parfum vient caresser mes narines. Mais étrangement, cette odeur ne m'est aucunement reconnaissable ... Elle n'est pas une vampire et elle n'est pas une humaine non plus. Nos regards se rencontrent une nouvelle fois puis soudain, j'entend une voix douce et féminine retentir dans mon esprit. Je comprend alors immédiatement qu'il s'agit de la femme debout à coté de moi. « Tout va bien ? Il se remet ? » Longuement, je fixe un point invisible. Mon regard s'assombri ... Il se remet gentiment, mais il n'est pas prêt de sortir avant au moins 2 mois. Lui répondis-je à mon tour par la pensée.

Je décide finalement de me lever, libérant ma place afin que la jeune femme puisse s'y installer à son tour. D'une main tendue vers le siège, je l'y invite... Je les laisse alors discuter calmement, faisant quelques pas dans la pièce afin de leur laisser un moment d'intimité. Je ne m'attarde toutefois pas et reviens rapidement vers Daniel qui me tend un message. Sa main valide vient alors saisir la mienne ainsi que celle de la jeune femme qui semble être proche à son coeur. Nyx je vais bien maintenant. Je sais que tu vas bien et je suis soulager. Je sens ton désarroi et tu n’as rien à te reprocher. J’ai chargé sans réfléchir, voulant simplement que la démone ne fasse plus de mal. Mais Papy m’a toujours dit ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Donc je dois être un peu fort. Au moins je pourrais te jouer du violon bientôt. Dès que je pourrais d’accord? A ces mots, mes lèvres essaient de sourire mais la tristesse est tellement grande qu'elles n'y parviennent pas à afficher un simple rictus. Il se sent bien, car il sait que je suis là... Il sait que je vais bien et que la démone qu'il a voulu affronter n'a pu réaliser son serment. Mais comment peut-il relativiser son mal être actuel, juste en s'attachant au fait que je suis encore en vie ? Sur le coup, je ne peux m'empêcher de trouver ce fait impensable. Cependant, mes souvenirs me font prendre conscience que par le passé, j'avais ressenti exactement la même chose à son égard ... Que je sois blessé ou encore sur mon lit de mort m'importait peu. Car pour moi tout ce qui comptait à ce moment là, c'était que lui et papy aillent bien.

Finalement, nous ne sommes pas si différents Daniel et moi. Nous sommes deux idiots inconscients, capable de mettre notre vie en danger d'une quelconque manière si c'est pour sauver les êtres qui nous sont chers... Cette simple pensée vient finalement me faire sourire et c'est le regard remplit de tendresse, que je répond à mon ami toujours autant accroché à ma main. Et je suis rassuré de savoir que tu t'en sors. Tu es un battant, un guerrier. Mon regard se durcit, devenant très sérieux. Il ne faut jamais jouer avec les démons. Ils sont capables de bien des choses et ton inconscience à bien failli te tuer ... Mon regard plonge dans le sien. Une vague de tristesse m'envahi mais un sentiment de colère me prend alors les tripes. Ma main serre la sienne comme pour essayer de lui transmettre mes émotions à travers notre chaire. Je pousse un long et profond soupir et reprend alors, avec sérieux : Je sais, que tu penses ne pas mériter de vivre. Que ta mort ne sera pas vaine et que de toute manière, ta mort ne sera pas regrettée car tu dis n'avoir aucun objectif. Je marque un temps de pause. Mais c'est faux ... Ma main serrée autour de la sienne, je continue de le fixer, laissant mes prunelles afficher les mêmes émotions qu'autrefois. Je refuse d'entendre de la bouche de l'enfant pour qui j'ai risqué ma vie en bravant les flammes, qu'il n'est bon qu'à mourir ! Si je l'ai sauvé, c'est pour qu'il puisse vivre, vivre ses expériences et devenir quelqu'un ... Et non pas se considérer comme une vulgaire chose qui ne mérite que malheur et la mort. Ma main se desserre doucement, je me rend alors compte que je viens tout juste de lui avouer la raison de son existence. De sa survie ... Oui, Daniel. Si je t'ai sauvé ce jour-là, c'est pour que tu puisses avoir une nouvelle chance de vivre une vie aux cotés de ceux qui t'ont aimé et de pouvoir accomplir ce que tu avais à accomplir dans la vie. De plus... Tu étais tout, aux yeux de Bill. De papy ... S'était donc la moindre des choses que je puisse faire pour Bill, pour le remercier de m'avoir aidé, écouté et accepté tel que j'étais.

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Un sourire triste sur les lèvres, Willow se rapprocha, remerciant d’un mouvement de tête bref l’homme de lui avoir répondu – bien que la réponse ne soit guère agréable – et de lui laisser une place. Elle était toujours un peu secouée par son voyage, même si elle tentait de ne pas trop le montrer. Avec bien peu de succès, d’ailleurs – mais Daniel avait toujours été très observateur, c’était dans sa nature de chasseur. « Ce sont les colocataires qui m’ont montré la lettre. Ils viendront sans doute te voir, mais aujourd’hui ça n’était pas possible. Et ne t’inquiète pas pour moi, je suis contente de te voir. Il aurait bien fallu que je mette les pieds en ville un jour – et c’est surtout que je n’ai pas l’habitude des bâtiments et du béton, je finirais par apprécier, je suppose. »

Badiner était une façon pour elle de calmer ses inquiétudes, et de faire comme si de rien n’était. Elle ne savait pas ce qui était le mieux : parler de l’éléphant dans la pièce ou bien au contraire faire comme si de rien n’était. Elle n’était pas douée dans les contacts humains, même si la colocation la remettait petit à petit vers le chemin de la société. Avec Daniel, comme avec Bill avant, les silences n’étaient pas un problème ; ils n’étaient même pas vides, à vrai dire. Ils étaient emplis de chaleur, de regards croisés, de musique et de douceur. « Tu m’as manqué aussi. J’ai hâte que l’on puisse reprendre les plantations. » Son sourire lui paraissait faux, malgré tout ce qu’elle essayait d’y mettre. Elle était triste pour son ami, triste de ne pouvoir rien faire, triste de ne pas être capable de protéger qui que ce soit. Bill aurait sans doute été déçu, lui qui à l’inverse lui avait déjà sauvé la mise, plusieurs décennies auparavant. C’était à cette occasion qu’ils s’étaient rencontrés d’ailleurs, bien avant la naissance de Daniel.

Laissant l’inconnu converser avec son ami, elle ne pouvait qu’acquiescer aux mots de celui-ci. Se battre seul contre des démons, pour un humain, c’était du suicide – déjà pour une créature issue des îles Lofoten – c’était une chance qu’il soit toujours là pour en parler.
En entendant le nom de Bill dans la bouche de l’hôte de Daniel, Willow releva les yeux avec surprise, avant de laisser un léger sourire envahir son visage : évidemment, elle ne devait pas être la seule à avoir connu cet humain. Bill était sociable, ouvert, et voyageait beaucoup. Elle ne put cependant s’empêcher de jeter un rapide coup d’œil à la physionomie de l’homme en face d’elle : comme elle, il était donc beaucoup plus vieux qu’il n’en avait l’air. Elle se demanda ce qu’il était exactement ; vu ses derniers mots « accepté tel que j’étais », probablement pas un triton ou un sorcier, donc.

Après un léger silence, Willow haussa la voix : « Je suis tout à fait d’accord. De quel droit penses-tu que tu ne seras pas regretté ? Est-ce que tu peux imaginer tous les sentiments qu’ont à ton égard les gens qui te connaissent ? Penses-tu que tous tes amis feraient semblant de t’apprécier, pour je ne sais quelle raison obscure ? » Elle hésita un instant, et se radoucit : « Tu n’es pas seul Daniel. Tu n’as pas à porter tout tes fardeaux seuls. Je suis là pour toi, comme tu as été là pour moi. Je ne suis peut-être pas une combattante, je ne sers pas à grand-chose de ce côté là, mais tu peux toujours compter sur moi pour t’aider. »
Elle attrapa la main de Daniel, et la serra doucement entre ses doigts, laissant une partie de se magie de guérison s’écouler. Bien sûr, il y avait ici des êtres dont la magie surpassait de dix fois la sienne : si eux n’avaient rien pu faire pour les blessures de son ami, elle ne pourrait guère aider plus. Mais si elle pouvait, au moins, le soulager légèrement, ça serait toujours ça de gagné.

Une lueur d'amitié

Je ne peux que remercier Dieu pour m’avoir envoyé ces êtres d’exceptions, ces âmes lumineuses qui veille sur le pauvre abruti que je suis. Mon ange gardien me parle alors avec douceur et compassion, un regard remplit de sollicitude posé sur mon corps honni de tous. Mais un soupire franchit alors les lèvres du vampire et je sens que je vais me faire sermonner. Comme le faisait Papy et mon père avant l’accident. Alors il m’envoie en plein visage mes lamentations et ma mélancolie d’être seul au monde. Son ton monte d’un cran et je le fixe avec une certaine honte juste au moment où il parle de l’accident qui m’a tellement enlever. C’est impossible voyons. Nyx n’est pas celui qui m’a sorti du brasier… Alors que je fronce des sourcils et continue de l’écouter, un déblocage se souvient alors dans mon esprit. Je me revois alors dans la carcasse de la voiture, mon futur cairn de flammes et de ferrailles. Les flammes qui me lèchent avec ardeur, carbonisant mes chaires et m’étouffant juste au point que je puisse voir la lueur céleste qui attirait doucement mon âme vers un lieu où je n’aurai plus mal. Au milieu du crépitement furieux du brasier, alors que je sentais mes yeux bouillirent dans les larmes que je versais à cause de la souffre, un bruit de verre brisé m’a fait sursauter à peine. Un regard d’azur, une peau ivoirienne et un charisme digne des anges. Voilà ce que ma vision fiévreuse a pu déceler avant de m’évanouir. Une voix apaisante m’assurant d’un lieu lointain que ça allait aller, que Papy sera bientôt là. Des larmes éclatent alors la dignes de mes paupières alors que d’autres souvenirs en rafale s’impose à ma mémoire libérer des drogues de l’hôpital. Nyx qui discutait paisiblement avec mon héros les nuits alors que je m’éveillais quelques instants. Une paume froide qui se posait sur ma joue valide. Des chants magnifiques qui chassaient mes songes cauchemardesques. Je respire avec difficulté, la machine qui signale mes signes vitaux s'emballe’ tout à coup. Je crispe mes doigts, même ceux cassés par la démone sous le choc. La douleur est bégnine toutefois, remplacé par ces souvenirs aigres-doux. Je serre sa main alors avec toute la force de mon amour et j’essaie de lui dire avec le regard que je me souviens de lui maintenant.

La voix calme qui ressemble au doux vent de Mamy embarque dans le tourbillon d’émotions qui s’abat sur moi. Comme un gamin gronder j’entre la tête dans les épaules et je me fais tout petit dans ce lit si froid. Je pleure alors de soulagement en comprenant à tel point ces deux êtres qui ont changé à leur façon mon existence. Willow ne devait pas tout connaître de moi c’est aussi simple que ça. Papy ne doit pas l’avoir mis dans la confidence. Repenser à mon héros me fait du bien et je sens une chaleur se propager dans mon être meurtrie. Mais la source vient de ma main qui enserre les deux poignes de ceux qui ont assailli mon cœur avec leur amitié. Mes larmes se tarissent doucement et l’hématose qui empêchait mon œil gauche d’ouvrir à demi se résorba. Je regarde alors celle que je surnomme affectueusement Mamy et mon regard océanique n’est qu’inquisiteur. Je sens ma croix sur mon torse chétif qui semble dégager ma Foi inébranlable envers eux et envers Dieu. À contrecœur j’écris alors de ma belle calligraphie une note pour chaque. Ce que j’aimerais pouvoir m’assécher mes larmes sur mes joues mais dans ma faiblesse et mon état émotionnel, je ne peux pas.

Daniel- Merci d’être là mon ange-gardien et Mamy. Toute ma vie on m’a utilisé, faisant miroiter des amitiés pour ensuite les briser après avoir usage comme un outil jetable. Je me rappelle de toi maintenant mon sauveur du brasier. Au début j’en voulais à celui qui m’avait arraché à la mort, à ma famille. Et le choc m’avait fait oublier le regard d’azur inquiet et le courage de l’homme qui m’a sorti de l’enfer. Maintenant je me rappelle. De l’inquiétude que tu avais et que tu as encore en ce moment. Lorsque tu es monté dans l’ambulance en me tenant la main pour qu’au moins je ne sois pas seul. Des nuits que tu as passées avec Papy à me veiller. Je sais que mon héros m’a toujours dit que son fils était avec lui dans la chambre. Je pensais qu’il parlait de mon père, mais maintenant je sais qu’il parlait de toi. Je me souviens qu’il parlait toujours de l’être céleste qui m’avait arraché aux flammes, de celui qui était comme notre famille, une âme lumineuses avec un destin qui peut être à la fois grandiose et d’une noirceur absolue. Merci mon ami d’être encore là, de t’avoir souvenu de moi alors que moi j’avais tout oublié. J’ai si honte tu sais. Mais Papy et toi ça fait longtemps? Il s’est passé quoi?

Mamy, papy ne t’a jamais dit pourquoi il m’a emmené avec lui dans les bois? Déjà petit on se foutait de ma gueule car j’étais muet et on me parlait seulement pour avoir de l’aide. Après l’accident j’étais devenu le monstre, celui que tout le monde rejetait. On m’utilisait car j’avais besoin d’avoir des amis et ensuite on briser les liens avec dégoût. J’ai invité un ange à la danse de l’école en prenant tout mon courage, mais elle m’a humilié devant tous en préférant un bel homme. Mais elle était gentille pour que je paie sa robe et les frais de beauté. Ensuite elle a prétexté d’être malade et deux jours après j’ai vu sa photo tout sourire au bras du mec le plus populaire de l’école. Donc j’ai compris à cet instant que je ne vaux rien pour les gens et dans ce parc j’ai essayé de m’ouvrir les veines. Alors papy m’a emmener ici et je t’ai rencontré. Tu as été la touche de douceur féminine et la tendresse maternelle que mon héros ne pouvait me donner. Cet éclat qui m’a fait accrocher à la vie. Hors tu n’es pas humaine n’est-ce pas? Tu es vraiment Mère Nature comme je t’ai toujours appelé?

Je sais que je ne suis pas seul. Mais je ne voulais pas que vous soyez blessé à cause de cet instant de colère. Je ne voulais pas que d’autres personnes souffrent à cause de la Princesse Démoniaque. J’avais peur qu’elle vienne pour vous tuer. Nyx je voulais te protéger comme tu le fais. Mamy je voulais que rien ne t’arrive comme tu as su le faire avec moi dans les bois en me faisant découvrir les beautés de la nature. Je voulais que celle que je vois comme une sœur de coeur, Ada, puisse encore illuminer les gens avec sa bonté. Que Karianne continue de sourire ~~et que mon cœur bat plus fort quand je la vois.~~ et d’être le merveilleux ange que j’ai pu rencontrer. Elles vont bien? Les voisins vont bien?

C’est une longue note et j’ai hachuré le passage de mon cœur qui bat. Heureusement que je me suis rendu compte de ma stupidité. Karianne est trop merveille pour qu’elle soit intéressée par un laideron, muet et stupide comme moi. Ce choc m’a vidé et j’essaie de lever ma main pour saisir l’eau tout près…

@Willow Sorensen
@Nyx Lawrence

Codage par Libella sur Graphiorum

Une lueur d'amitié...

Ft. @Daniel Karlsen & @Willow Sorensen

L

a vérité a éclaté, mon coeur s'est ouvert d'une façon entièrement naturelle. Au départ, j'aurai aimé attendre avant de lui avouer la réelle histoire qui se cache derrière ses cicatrices et mon lien avec papy. J'aurai aimé que la situation soit différente mais malheureusement, je me sentais dans l'obligation de faire comprendre à Daniel qu'agir comme il l'avait fait était une véritable erreur. Son inconscience aurait pu le tuer et ça, je me refusais de l'accepter. Malgré tout, je connais Daniel et je sais qu'une fois à nouveau sur pied, il sera pleinement capable de recommencer ... Mes mots sont également approuvés par la jeune femme présente et elle aussi le sermonne mais d'une manière un peu plus douce. Je l'écoute avec attention, ressentant immédiatement de l'apaisement à travers ses paroles. Son aura elle aussi dévoile un très grand apaisement. Mais plus tôt, elle a su me parler par télépathie ... Elle n'est donc pas une humaine comme Daniel. Son identité m'intrigue et il est vrai que dès son arrivée, je ne me suis pas montré très commode. Peut-être que je devrai à mon tour lui parler et lui adresser mes plus plates excuses en plus de me présenter...

Mon attention se reporte alors sur Daniel, me laissant apercevoir une larme couler le long de sa joue nue. Immédiatement, je comprend que nos mots l'on touché et la satisfaction me prend car c'est exactement le résultat escompté. Il saisit alors un petit calepin et écrit un long message de sa main valide. Un premier message m'est donné et un 2e message est délivré à la jeune femme également à son chevet. Merci d’être là mon ange-gardien et Mamy. Toute ma vie on m’a utilisé, faisant miroiter des amitiés pour ensuite les briser après avoir usage comme un outil jetable. Je me rappelle de toi maintenant mon sauveur du brasier. Au début j’en voulais à celui qui m’avait arraché à la mort, à ma famille. Et le choc m’avait fait oublier le regard d’azur inquiet et le courage de l’homme qui m’a sorti de l’enfer. Maintenant je me rappelle. De l’inquiétude que tu avais et que tu as encore en ce moment. Lorsque tu es monté dans l’ambulance en me tenant la main pour qu’au moins je ne sois pas seul. Des nuits que tu as passées avec Papy à me veiller. Je sais que mon héros m’a toujours dit que son fils était avec lui dans la chambre. Je pensais qu’il parlait de mon père, mais maintenant je sais qu’il parlait de toi. Je me souviens qu’il parlait toujours de l’être céleste qui m’avait arraché aux flammes, de celui qui était comme notre famille, une âme lumineuses avec un destin qui peut être à la fois grandiose et d’une noirceur absolue. Merci mon ami d’être encore là, de t’avoir souvenu de moi alors que moi j’avais tout oublié. J’ai si honte tu sais. Mais Papy et toi ça fait longtemps? Il s’est passé quoi? Mes lèvres s'étirent tandis que mon regarde lit les dernières lignes de son message. Le fait qu'il se souvienne de moi et de mon geste me touche, mais ce qui me touche le plus, s'était ses mots concernant la vision qu'avait Bill de moi. Jusqu'à maintenant, je savais qu'il m'appréciait. Mais jamais je ne me serai douté, qu'il était venu à m'apprécier au point à me considérer comme son fils. Cet aveu me touche beaucoup mais me rempli à la fois d'une profonde tristesse ... Car aujourd'hui, il n'est plus là pour que je puisse le voir et le remercie.

Mon regard se dirige sur Daniel, le fixant avec une extrême douceur. Merci à toi Daniel de t'être enfin souvenu de moi. J'aurai aimé te le dire dans de meilleures circonstances, mais malheureusement, la situation m'a encouragé à passer aux aveux. Je marque un temps de pause, saisissant doucement sa main pour la serrer dans la mienne. J'ignorais malgré tout que papy me considérais comme son fils. C'est une très grande nouvelle pour moi et je suis très sincèrement touché par ce que je viens d'apprendre là. Si Bill était encore là, je n'aurai aucunement hésité à venir le prendre dans mes bras... Je baisse un instant les yeux, triste et nostalgique à la vision de cette image de moi et Bill nous retrouvant et nous témoignant notre joie à travers une douce accolade. Malgré tout, je ne me laisse pas subjuguer par les émotions. Je relève finalement les yeux sur Daniel et reprend la parole en lui offrant un doux sourire. Bill et moi, nous nous sommes rencontrés par hasard. A cette époque là, nous étions encore en guerre et Bill s'occupait des blessés en les soignants et en les surveillants. Ce soir là, j'étais épuisé par le dur combat qui avait fait rage et j'ai voulu profiter d'un instant de répit, pour aller me sustenter. Je refusais néanmoins de me nourrir directement à la source... Car il aurait été facile pour moi, d'arriver à tuer un homme simplement en ingérant une trop grande quantité de son sang. C'est là que Bill m'a vu et qu'il m'a d'abord questionné. Il a très vite comprit ma réelle nature et même si j'ai d'abord ressenti un peu de méfiance, il m'a aidé et m'a permis de me sustenter d'une toute autre manière... Ma main se resserre doucement autour de la sienne, tandis que ma bouche s'entrouvre pour laisser sortir un profond soupire. Bill m'a aidé et depuis ce jour, tous les soirs je restais à ces cotés pour veiller sur les blessés ainsi que sur toi. Il m'a énormément parlé de toi et quelque fois, il m'arrivait de t'aider à t'endormir en fredonnant une douce mélodie que tu écoutais toujours en souriant. Ce sourire que tu me témoignais était la plus belle chose que je puisse voir en ces temps difficiles.

Je termine alors mon récit, même si j'aurai encore beaucoup à raconter sur Bill et nos soirées ensemble à discuter, à partager nos expériences mais aussi à rire. Je comprend de par son oeil que mes mots le touche je le laisse alors acquiescer et finalement reporter son attention sur la femme qui finit à son tour par s'adresser à lui. Longuement je l'écoute, mais je ne dis rien afin de respecter son temps de parole comme elle l'a fait pour moi. Je ne peux néanmoins m'empêcher de me demander, quel était le lien qui unissait Daniel et cette femme. Après quelques bonnes minutes, Daniel écrit un nouveau mot. Je le saisis alors dans ma main et contourne le lit afin de me placer aux cotés de la jeune femme. Je tend alors le papier entre nous, de façon à ce que nous puissions le lire ensemble ... Je sais que je ne suis pas seul. Mais je ne voulais pas que vous soyez blessé à cause de cet instant de colère. Je ne voulais pas que d’autres personnes souffrent à cause de la Princesse Démoniaque. J’avais peur qu’elle vienne pour vous tuer. Nyx je voulais te protéger comme tu le fais. Mamy je voulais que rien ne t’arrive comme tu as su le faire avec moi dans les bois en me faisant découvrir les beautés de la nature. Je voulais que celle que je vois comme une sœur de coeur, Ada, puisse encore illuminer les gens avec sa bonté. ~~Que Karianne continue de sourire et que mon cœur bat plus fort quand je la vois.~~ et d’être le merveilleux ange que j’ai pu rencontrer. Elles vont bien? Les voisins vont bien? une fois de plus, je laisse la jeune femme prendre la parole une fois que la lecture du mot fût terminée... Ma main vint toutefois se poser sur le front de mon ami, puis c'est avec douceur et tendresse que je lui répond. Je vais bien Daniel, ne t'en fais pas ...

Je laisse alors calmement la discussion se poursuivre entre la jeune femme et Daniel. A l'écoute, je reste parfaitement silencieux mais je saisis toutefois un instant de pause pour user d'un pouvoir vampirique, me permettant ainsi de pénétrer dans son esprit et m'adresser directement à elle. Excusez ma froideur de plus tôt. Je ne me suis pas montré particulièrement avenant envers vous et je m'en veux. Car tout comme moi, vous êtes une amie à Daniel qui ne souhaitez que son bonheur. Pardonnez ma méfiance... Permettez-moi de me présenter. Je m'appelle Nyx et je suis un ancien ami d'armée de Bill. Je protège Daniel depuis qu'il est enfant ...

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« Mamy » rosit en voyant le surnom affectueux inscrit sur le bout de papier. Elle jeta un coup d’œil à l’inconnu, qui ne sembla pas s’émouvoir outre mesure de l’utilisation de ce mot. Elle adorait pourtant ce surnom – que lui avait donné Bill en la présentant à son petit-fils pour la taquiner, et qui était resté – mais une forme de vanité aurait bien aimé dire « eh, je ne suis pas *si* vieille ! ». Elle avait l’apparence d’une trentenaire, ce qui était plus flatteur que de rappeler qu’en réalité, elle approchait des 300 ans, lentement mais sûrement.
Elle écouta le discours de l’autre homme avec une pointe d’admiration et de nostalgie. Le temps passait si vite, les humains n’en avaient même pas conscience. Les décennies s’enchaînaient, et le temps faisait son office sur les créatures mortelles avec une dureté implacable. C’en était presque déprimant, de penser que dans un battement de paupière à peine, elle serait toujours cette nymphe éthérée, et Daniel devant elle aurait pris dix, vingt, trente ans, et que toutes ces années pèseraient sur son visage, comme avant pour Bill…

Willow gloussa en lisant la suite des mots qui lui étaient adressés. Daniel était bien des choses, fort, déterminé, empathique… Mais il subsistait en lui une touche de naïveté enfantine qui empêchait la nymphe de voir autre chose qu’un masque d’adulte sur le visage de l’adolescent qu’elle avait rencontré. Elle s’approcha de lui, et lui caressa la joue : « Ca fait combien de temps que l’on se connaît maintenant… Quinze ans environ, non ? Tu devais bien te douter que je n’étais pas humaine, rien que le fait que je n’ai pas pris une ride pendant tout ce temps… Elle sourit, et reprit après un autre rire léger. Quant à savoir si je suis Mère Nature… Pour toi je veux bien le rester. »

Elle termina de lire le mot, et jeta un coup d’œil à l’autre homme, qui lui fit signe de poursuivre. Elle le remercia, et répondit doucement : « J’en ai vu d’autres, ne t’inquiète pas. Tu n’as pas à vivre ta vie et à choisir tes actions pour les autres. Penses à toi. Je sais me défendre. » Elle avait plus d’un tour dans son sac, même si elle préférait ne pas arriver à de telles extrémités.

Elle sentit après sa réponse une voix dans son esprit, et ne put s’empêcher un petit sourire. « Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas été particulièrement avenante non plus… Willow, enchantée de vous rencontrer Nyx. Je suis une ancienne amie de Bill, nous nous sommes rencontrés lors d’une de ses chasses. Merci de tout ce que vous avez fait pour Daniel… » Son palmarès était en effet plus impressionnant que le sien. Même s’il ne s’agissait pas d’un concours, avoir un tel ange gardien derrière lui était tout de même d’une aide précieuse. Bill devait avoir été soulagé que son petit-fils – qui avait tout de même tendance à se mettre dans des situations impossibles – ait quelqu’un pour veiller sur lui, même après sa…
Willow serra les poings en pensant à ce qui était arrivé à son ami. C’était injuste et horrible. Elle n’avait jamais vraiment pris parti dans le conflit jusqu’ici, préférant sa vie d’ermite recluse à la chaleur et le brouhaha des intrigues politiques. Mais des démons capables de ce genre d’actes n’avaient de respect pour rien, et il était hors de question qu’il y ait plus de familles endeuillées. Médiatrice ou pas, elle n’en n’avait plus guère cure, et son camp était désormais tout choisi.

Une lueur d'amitié

Je suis totalement sous le choc. Comment un vampire à pu braver les flammes et me sauver du brasier sans avoir peur? Je sais que mon héros était bien aimer, mais jamais autant. Le récit de mon ami Nyx me propulse dans les affres de la guerre. De ces combats que Papy me racontait et dont j’ai entendu des récits de bravoures de ceux à qui il a tendu la main. Enfin avant mon accident qui m’a transformé guimauve brûlé au lance-flamme. Mais je sens que mon ange-gardien dit la vérité, que mon héros l’a accueilli comme n’importe quel âme en détresse. Comme l’enseigne Dieu dans sa Sagesse. Je n’ai aucune difficulté à les voir discuter près des mourants et de ceux qu’il avait besoin. Et connaissant l’impulsivité des miens, je les vois bien les deux la nuit en train de traverser le No Man’s Land pour chercher les soldats désespérer des deux camps. Car Papy était un leader, un rassembleur sous l’effigie de Dieu. J’entends encore les chansons de cet inconnu qui chassaient mes cauchemars et les cris de souffrances de mes parents qui brûlaient vifs. Quand le vampire veut se redresse je jette mes maigres forces pour l’attirer à moi. Surpris il s’approche alors que mon bras valide l’enserrer contre mon corps de souffrance. Je grimace de douleur, mais je lui fais une accolade d’amour pur. Il a été soldat comme mon héros, donc je suis sûr qu’il connaît le morse. Donc je tapote en rythme son prénom sur son dos et quand je sens que Nyx comprend, je lui offre ce demi-sourire que me permettent mes cicatrices.

Daniel- Nyx je t’aime et Papy aussi. Je sais maintenant qui était le corbeau dans l’armée qui l’a sauvé pendant des missions de nuits pour retrouver des blessés. Cette personne qu’il voyait comme son fils. Il a laissé un petit carton à la maison avec ton surnom dessus. Il m’a toujours dit de ne pas me fier au passé des gens mais de ce qu’il est et tu es le meilleur exemple. Tu as un cœur en or et une âme merveille comme le soldat ennemi qui l’avait aidé et qu’à deux vous avez fait un hôpital neutre pour soigner les deux camps. Je te fais le câlin qu’il t’aurait fait si papy serait encore parmi nous.

Je le libère à court de force et laisse Mamy s’approcher. Elle portait ce beau sourire de tendresse qu’elle avait toujours envers moi. Mais ce qu’il me manque cruellement est la présence de Karianne. Je m’ennuie de son sourire, de ses éclats de rires et de son regard tellement merveilleux. Je sais que je l’aime Féline, qu’elle possède mon cœur. Mais aussi que cet amour est incongru et stupide. Comment une femme si belle et si gentille pourrait aimer une sous-merde d’humain, carbonisé et muet en plus de stupide, quand elle peut avoir n’importe quel homme juste en claquant des doigts. Et je me sens encore plus con comme un balai quand celle que je voyais comme ma grand-mère pendant plus de quinze ans. Elle est aussi une autre création du Seigneur, une gardienne de la forêt qui ne vieillit pas. Car je pouvais voir la différence ente mon héros et elle. Le visage de plus en plus ridés de Papy, de ses douleurs de vieillesse. Willow restait aussi pétillante que belle que le printemps qui transitait vers l’été de la vie. Ma seule présence féminine dit alors qu’elle pouvait se défendre seule. Maintenant que je sais que la Nature est son alliée, je vais mieux dormir. Mais une évidence frappe alors mon esprit qui n’est qu’un tourbillon de sentiments. Suis-je le seul humain dans toutes ces îles? Un être dépourvu de pouvoir et à la merci du Destin? Car depuis peu je vois tellement de prodige, de maie que je suis complètement émerveiller. Comme pour collaborer les faits que je suis totalement inutile et con, je vois mon ange-gardien et Mamy qui se regarde et font des mimiques comme des gens en pleine conversation. La télépathie comme le type pris dans le piège qui allait servir de sac de sable à un ours en colère. J’écris alors quelques mots sur deux papiers et je les laisse discuter avec une faculté que j’aimerais posséder. Comme ça je pourrais parler avec Ada et pouvoir me lancer à l’eau et dire à Karianne qu’elle est si merveilleuse. Bene non je suis un con et inutile humain qui voulait défendre des êtres bien plus puissants que lui.

J’essaie de tendre le bras vers le verre d’eau et je réussi de peine et de misère. Juste ce geste me vide de mes maigres forces. Je ferme les paupières après avoir bu une gorgée pour m’hydrater. Mais ça me fait chaud au cœur d’espérer que Papy est au centre de leur conversation muette. Car si mon héros a su se tailler une place sur une île peuplé de créatures extraordinaires je le pourrais peut-être aussi. Je prie pour l’âme de ma famille, de ces êtres qui m’ont façonné pour être celui que je suis. Je porte la main à ma croix qui repose à mon cou. Quand je sens la présence des deux êtres merveilleux, je glisse doucement un papier à chaque avec un petit sourire débordant d’amour. Le premier à Nyx et le second à Mamy.

Daniel- Merci d’être là. Mais tu connais les Karlsen n’est-ce pas? L’esprit protecteur et le courage de Papy. Je crois l’avoir aussi comme il me le disait souvent. Je sais que je ne fais pas le poids contre n’importe qui sur ces îles, mais je vais toujours essayer d’aider ceux qui ont besoin. Je crois que la démone m’a oublié, mais si elle revient essayer de faire du mal à l’une des personnes que je tiens, je vais foncer dessus. Mais j’espère juste pouvoir jouer du violon pour toi, Mamy, Ada et surtout Karianne. Tu pourrais m’aider à combattre ma gêne de con quand je vais aller mieux? J’aimerais arrêter de fuir devant les anges.

Daniel- Mamy maintenant je comprends pourquoi tu ne vieillis pas. Tu es Dame Nature j’en suis sûr. Je m’ennuie de Papy tu sais. Mais je suis content de savoir que tu viens me voir un peu même si mon héros est parti. Car je croyais que c’était surtout pour lui que tu nous rendais visite. Mais tu sais que je ne fais tout faire pour qu’aucun mal ne vienne près de toi? Je vais devoir comprendre ce que mon héros disait des fois par créatures malignes qui peuplaient les îles. Mais tu dis que tu vis avec les gens merveilleux des maisons dans les arbres? Ils vont bien? Ada est une amie tu sais. Presque une sœur. Karianne est ~~sensationnelle et si parfaite~~ ~~magnifique et un sourire superbe~~ si gentille. Tu peux leur dire que je vais bien? Que je m’ennuie d’eux…

J’ai dû hachurer des qualificatifs sur Karianne pour camoufler les élans de mon cœur. Je ne veux pas la mettre dans l’embarras de savoir qu’un laideron comme moi l’apprécie autant. J’écris alors une note pour eux deux.

Daniel- Suis-je le seul humain par ici? Les gens me dévisagent encore plus qu’avant mon déménagement. Souvent on m’appelle petit humain ou l’avorton sans pouvoir. Je ne comprenais pas trop avant le décès de Papy. Mais chaque personne que j’ai osé m’approcher ont tous des pouvoirs ou me disent qu’ils sont elfes, nymphes, dragons ou vampire. Pourquoi mon héros ne m’a jamais dit qu’il y avait des gens avec des pouvoirs et que les créatures des contes existaient réellement? Comment il a fait pour s’approcher de vous sans peur et qu’il possédait tellement d’armes dans une cachette secrète que j’ai découverte après sa mort?

@Willow Sorensen
@Nyx Lawrence

Codage par Libella sur Graphiorum

Une lueur d'amitié...

Ft. @Daniel Karlsen & @Willow Sorensen

M

e sachant assez peu aimable lorsqu'il s'agit de me retrouver avec une personne qui m'est inconnue, j'ai malgré tout fini par ressentir du remord à l'attention de cette jeune femme, concernant le fait qu'elle aussi semble proche de Daniel et que je me devais donc de lui témoigner un peu plus de gentillesse. J'use donc de la télépathie que m'a octroyé mon immortalité pour m'adresser à elle et lui exprime mes plus plates excuses, prenant également la peine de me présenter. Sa voix douce vient alors résonner dans mon esprit, comme une mélodie harmonieuse jouée par un violon. "Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas été particulièrement avenante non plus… Willow, enchantée de vous rencontrer Nyx. Je suis une ancienne amie de Bill, nous nous sommes rencontrés lors d’une de ses chasses. Merci de tout ce que vous avez fait pour Daniel…" Dirigeant mon regard dans le sien, je lui adresse un sourire sincère, lui répondant à mon tour avec tout autant de gentillesse. Enchanté Willow. Et vous n'avez aucune raison de me remercier... C'est plutôt à moi de le faire, car vous avez su vous occuper de Bill ainsi que de Daniel lorsque j'ai manqué à mon devoir. Je marque un temps de pause et fixe tristement l'horizon tout en rajoutant. Même si malheureusement, aucun de nous n'avons pu protéger Bill de ces ordures que sont les démons. Je reste un instant pensif, attristé par cette dure réalité. Non, personne n'a pu le protéger et même si je sais qu'au fond, ce qui lui est arrivé n'est de la faute de personne, je ne peux m'empêcher de m'en vouloir de ne pas avoir su être à la hauteur pour le protéger jusqu'au bout comme lui avait toujours su le faire avec moi. Lui qui me considérait comme son fils ... Comment puis-je accepter cette mort aussi tragique qu'il ne méritait aucunement ? Et Daniel, comment ais-je pu ne pas être présent pour l'aider et le protéger de tout ce mal qui l'entourait ? Peut-être que si je m'étais servi de mon pouvoir vampirique pour nous unir grâce à un lien de sang, j'aurai pu ressentir toutes ses émotions et comprendre l'urgence de la situation. Mais faire cela, je m'y suis toujours interdit et j'ose supposer que Bill lui aussi, n'aurait aucunement accepté que je réalise un tel acte. Car après tout, le lien se fait par la morsure et un échange de sang ... Et personne ne voudrait être lié à un vampire.

Malgré mes profondes pensées, je hoche la tête en prenant le coup comme si on m'enfonçait un poing dans l'estomac. Je relève finalement les yeux et les diriges sur Daniel. Je sens alors sa pression, me forçant ainsi à me rapprocher de lui afin que nous puissions tous deux nous délivrer une douce accolade. Je souris à ce simple contact, qui me fait toujours autant de bien ... Ses tapotements dans mon dos sont sentis et immédiatement, je comprend que ce qu'il m'adresse est un ancien code morse. J'accentue alors mon sourire et me décolle de lui pour doucement lui frictionner le sommet de la tête comme j'avais pour habitude de le faire lorsqu'il était enfant. Il me tend un mot, que je commence à lire tout en apercevant son demi-sourire. Nyx je t’aime et Papy aussi. Je sais maintenant qui était le corbeau dans l’armée qui l’a sauvé pendant des missions de nuits pour retrouver des blessés. Cette personne qu’il voyait comme son fils. Il a laissé un petit carton à la maison avec ton surnom dessus. Il m’a toujours dit de ne pas me fier au passé des gens mais de ce qu’il est et tu es le meilleur exemple. Tu as un cœur en or et une âme merveille comme le soldat ennemi qui l’avait aidé et qu’à deux vous avez fait un hôpital neutre pour soigner les deux camps. Je te fais le câlin qu’il t’aurait fait si papy serait encore parmi nous. Un ennemi qui l'avait aidé, mais qui finalement l'a laissé mourir. C'est la pensée qui me hante l'esprit ... J'enfonce les dents dans ma lèvre inférieure pour remplacer ma douleur par une autre, même si je sais que c'est inutile : rien ne pourra la faire disparaître. Je ne démontre toutefois rien, lui souriant doucement afin de dissimuler au mieux mon remord. Dieu sait à quel point j'aurai aimé le revoir une dernière fois. Nous étions ennemis, mais jamais je ne l'ai perçu comme tel ... Nos rangs nous dictaient de l'être, mais mon coeur pensait tout autrement. Pourquoi ne m'a-t'il jamais dit qu'il me considérait comme un fils ? Mes yeux viennent ricocher sur Daniel et la force avec laquelle il me tient la main se relâche, ce qui me fait comprendre qu'il faiblit doucement. Je n'insiste donc pas et me laisse me décaler sur le coté afin que Willow puisse avoir le champs libre.

Les laissant discuter tranquillement, je relis une seconde fois le message et viens me diriger vers la fenêtre pour regarder le paysage entre les ouvertures du store. Je pousse un profond soupir, serrant un poing. Un grand silence vient alors prendre place dans la pièce, ce qui m'oblige à me retourner afin de m'assurer que tout se passe bien. Daniel étant en train de poser des mots sur un bloc, je me rapproche doucement du lit face à Willow, finissant par saisir le mot qu'il nous tend à chacun. Merci d’être là. Mais tu connais les Karlsen n’est-ce pas? L’esprit protecteur et le courage de Papy. Je crois l’avoir aussi comme il me le disait souvent. Je sais que je ne fais pas le poids contre n’importe qui sur ces îles, mais je vais toujours essayer d’aider ceux qui ont besoin. Je crois que la démone m’a oublié, mais si elle revient essayer de faire du mal à l’une des personnes que je tiens, je vais foncer dessus. Mais j’espère juste pouvoir jouer du violon pour toi, Mamy, Ada et surtout Karianne. Tu pourrais m’aider à combattre ma gêne de con quand je vais aller mieux? J’aimerais arrêter de fuir devant les anges. Oh que oui, je ne connais que fort bien l'esprit combatif que possédait Bill. Il m'arrivait parfois de devoir l'obliger à arrêter ses activités, car je peinais à le suivre. Et encore, lui aussi avait le chic de se mettre dans d'incroyables situations où je devais toujours finir par l'aider et le faire lâcher prise. J'avais parfois l'impression de devoir m'occuper d'un enfant. Mais malgré tout, s'était ce qui faisait son charme ... À cette pensée, je ris doucement et pose une main douce sur celle de mon ami. Et bien, j'ai déjà été bien entraîné avec Bill. Alors autant dire qu'avec toi, je suis paré pour jouer une seconde fois les babysitters. Un clin d'oeil taquin vient appuyer sur la plaisanterie de mes paroles. Je t'aiderai avec grand plaisir, tu sais très bien que tu peux et pourras toujours compter sur moi. Que ce soit pour des questions d'urgences physiques ou de coeur ...

Je le laisse acquiescer mes mots, puis me contente de rester silencieux le temps que Willow puisse à son tour prendre la parole. Je profite alors de cet instant de solitude pour saisir le verre d'eau vide de Daniel et me dirige vers le lavabo de la salle de bain pour le remplir d'eau fraîche. Mon regard se jette sur le miroir qui me fait face et aperçoit l'arrière de la pièce sans qu'aucun reflet de ma personne ne soit visible. Une nouvelle fois, je pousse un grand soupire face à cette vision ... Autant je suis habitué après 7 siècles à être un immortel, que je n'arriverai décidément jamais à m'habituer à l'absence de mon image sur un miroir. Je ne m'attarde toutefois pas sur ce détail et sors de la salle de bain, le verre plein en main et le pose sur la petite table collée à coté du dossier de son lit. Daniel nous tend un autre mot et c'est par-dessus l'épaule de Willow que je lis les écrits qui nous sont destinés à tous les deux. Suis-je le seul humain par ici? Les gens me dévisagent encore plus qu’avant mon déménagement. Souvent on m’appelle petit humain ou l’avorton sans pouvoir. Je ne comprenais pas trop avant le décès de Papy. Mais chaque personne que j’ai osé m’approcher ont tous des pouvoirs ou me disent qu’ils sont elfes, nymphes, dragons ou vampire. Pourquoi mon héros ne m’a jamais dit qu’il y avait des gens avec des pouvoirs et que les créatures des contes existaient réellement? Comment il a fait pour s’approcher de vous sans peur et qu’il possédait tellement d’armes dans une cachette secrète que j’ai découverte après sa mort? Sur le coup, je reste silencieux ne sachant pas vraiment quelle réponse adéquates pourrait être donnée. Un grand silence s'infiltra entre nous, mais je vins finalement le briser le premier. Sans doute n'a-t'il jamais voulu te dire quoique ce soit simplement pour te protéger. Comme tu me l'as dis plus tôt Daniel, tu as hérité de l'esprit protecteur et du courage de Bill et sûrement que ça, il l'avait déjà comprit. Comme lui avait tendance à facilement braver les dangers et les interdits pour aider son prochain, sans doute a-t'il préféré garder le silence sur l'existence des créatures magiques afin de te préserver. Pour éviter d'attiser ta curiosité et te faire te mettre en danger inutilement ... Je marque un temps de pause et jette un regard interrogateur à Willow comme pour lui demander son avis. Personnellement, je n'ai pas vu énormément d'humains dans les îles. Mais je pense malgré tout qu'il doit y en avoir, ils sont juste moins courageux que toi, ce qui fait qu'on ne les voit pas ou moins.

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C’était une Willow toujours rosissante, un peu niaise du compliment, qui lut les mots inscrits par son ami. Plutôt que de répondre à Nyx, opération qui lui semblait délicate pour l’instant tant la sécheresse de sa bouche à l’évocation de la mort de Bill était toujours présente, elle préferait se concentrer sur l’instant présent. Elle aurait sans doute une autre occasion de faire plus ample connaissance avec ce charmant garçon qui lui faisait face.
Quand Daniel lui parlait d’être Dame Nature, elle se voyait avec une longue robe de tulle blanche, vaporeuse, et du lierre lui grimpant le long des jambes et des bras ; des cheveux comme des rameaux de saules pleureurs. C’était un beau symbole, comme celle des dryades des livres pour enfant. Mais quand on baigne dans cet environnement mystique toute sa vie, ce genre d’images d’Épinal devenaient un peu du banal ; c’était bon d’avoir un humain à ses côtés pour s’en émerveiller encore.

Willow s’approcha de son ami et lui caressa la joue. « [list]Il me manque aussi. Mais je n’aurais pas arrêté de venir te voir malgré sa disparition. Tu m’es un ami précieux également. » Elle fit une légère pause avant de reprendre. « Quand tu es né, Bill était fou de joie. Il est venu me montrer des photos, et il ne pouvait pas s’empêcher de tout me raconter. Tes premiers pas, tes premiers sourires. J’avais tellement envie de te rencontrer ! Évidemment, je ne pensais pas que ça arriverait un jour : les îles sont dangereuses, et Bill ne t’aurait pas amené pour rien. Mais quand tes parents… » Elle fit une pause, sa voix se brisant légèrement. « Désolée, je ne sais pas trop où je veux en venir. Quand je t’ai rencontré, tu étais un ado renfrogné et peu sûr de lui. J’avais l’impression de te connaître par les histoires de mon ami. Quand il m’a présenté comme « mamy », ça m’a fait rire – et ça m’a un peu vexé – mais j’ai fini par apprécier et m’approprier ce rôle. Même si physiquement ça ne se voit plus vraiment, je te considère bien comme un ami et comme mon petit-fils. Bref… » Elle eut un petit rire nerveux, elle babillait beaucoup trop. « Je t’aime Daniel. Pour ce que tu es, et pas uniquement comme le petit-fils de Bill. Tu as de la valeur en toi-même. »

Elle lâcha un léger soupir. Elle était peu habituée à lâcher ses sentiments ainsi, ça avait été comme une digue qui lâchait. Et même si son discours, pas prémédité, n’avait que peu de sens et d’articulation, il sonnait juste, et cela lui convenait. Laissant à Daniel un temps pour avaler tout ça – elle le connaissait assez pour savoir qu’il n’allait probablement pas simplement la remercier et passer à autre chose – elle reprit : « Les autres vont bien, ne t’inquiète pas pour eux. Nous sommes suffisamment nombreux pour qu’on ne vienne pas nous chercher des noises. Et je leur passerait le message. Ils seront ravis d’avoir de tes nouvelles, et de savoir que tu te remets. »
Willow n’osa pas trop s’attarder sur les ratures, même si elle se doutait en substance de leur contenu. Si Daniel voulait lui parler de ça, ça serait son choix, elle n’allait pas faire d’intrusion dans sa vie privée – même si elle n’en pensait pas moins.

Willow opina du chef quand Nyx répondit en premier aux interrogations, bien légitimes, de Daniel. Après un court temps, elle rajouta quelques mots, bien que le principal eut été dit : « Le seul humain, non, c’est sûr. Mais il y en a peu. Rares sont ceux qui sont mêmes capables d’arriver jusqu’ici. Enfin, c’était le cas jusqu’à il y a peu. Comme je te l’ai dit, les îles sont dangereuses pour les humains… Tu as pu le remarquer, tous ici ne sont pas bienveillants et ouverts à leur existence ici. C’est pour cela que Bill t’a maintenu dans l’ignorance – bien qu’il m’ait déjà avoué qu’il s’en voulait parfois de te maintenir dans le noir – et qu’il possédait autant d’armes. Quant à savoir comment il s’est approché de nous… » Un sourire nostalgique s’afficha sur les lèvres de Willow, et ses yeux regardèrent quelques secondes dans le vague, avant qu’elle ne reprenne. « Il avait conscience qu’il y a des salauds partout. Chez les humains, chez les non-humains… Il était courageux, mais souhaitait donner sa chance à tous. Quand il m’a rencontré, j’étais en piteux état – il aurait facilement pu m’achever, et un autre chasseur que lui l’aurait sûrement fait. »

Une lueur d'amitié

Dieux que j’aimais ces deux âmes merveilleuses qui sont à mon chevet. Des étrangers, des monstres ou bien des créatures pour beaucoup de mes semblables. Mais pour moi c’est une mamy qui me réconforte et m’aime depuis mon terrible accident et un ange gardien qui vieille depuis toujours sur ma misérable existence. Le point commun entre nous trois est mon héros qui semble aussi être le leur. Captivé par leurs voix, leurs gestes, la douleur semble disparité. Je baisse les yeux de honte quand le vampire parle du courage et de l’esprit protecteur de Papy qui est supposément le mien. Bill n’avait peur de rien, toujours prêt à tendre la main et offrir une oreille compatissante comme la voie de pasteur qu’il l’avait guidé avec la Foi. Moi j’ai peur des femmes, ces anges si merveilleuses dont mon profil ingrat fait fuir. Les deux m’affirment alors que je suis une rareté, une nouveauté, qui ternit l’image des îles. En fait c’est moi qui pense ça, car je sais que jamais ni l’un ni l’autre ne le dirait à haute voix. Mais je ne suis qu’un être misérable, défiguré, immonde, muet et ne possédant aucune magie. J’écris doucement de ma main libre et encore intact par les torture de la démone. Une infirmière passa alors la tête par l’entrebâillement pour annoncer la fin des visites sous peu. Le regard qu’elle lance dans la pièce me fait fermer les yeux de gêne et de souffrance. Je crois que c’est une hybride de deux races, la première part est dragon et l’autre je ne sais pas. Une superbe femme. Mais qui est dégoûté par mon apparence et mon simple statut d’humain parasite. Elle croyait que je dormais, mais je l’ai entendu parler avec un médecin. Empathique je reçois tout à la gueule côté sentiments. Mais je remarque aussi le regard enflammé de désir et d’adoration qu’elle porte envers mon ami immortel. Ce genre de regard qui n’est réservé que pour les être d’un charisme et d’une beauté superbe. Je sais qu’aucun ange ne me regardera comme ça et je devrais arrêter de me faire des contes de fées à la con. Malgré le regard fermé, je continuer a écrit sans dévier de mes phrases. Comme si je savais déjà où chaque mot allait reposer sur la feuille.

Quand les pas s’éloignent enfin j’ouvre timidement les yeux pour finaliser encore cette fois trois notes. Le bras tremblant de fatigue et de douleur, de nouveaux les blessures qui parsèment mon être se rappelle à mon bon souvenir. Une note à mon ange gardien, une autre à Mamy et une pour les deux.

Daniel- Merci de ton aide. Tu as vu comment cette infirmière t’a regardé. Je sais que jamais un ange ne voudra me jeter ce genre de regard une fois dans ma vie. Déjà que je ressemble à une guimauve carboniser, mais en plus je ne vaux rien pour bien des gens car je ne suis pas un être de légende. J’ai rencontré une femme, une beauté sans nom. Le genre de femme qu’on peut croire qu’elle vient des cieux pour guérir l’âme avec son sourire merveilleux. Mais elle est si parfaite que je sens que bien des hommes aussi beaux, intelligent et parfait comme toi ne pourrait l’approcher. Hors elle semble aimer mon violon. Je ne sais pas comment lui dire qu’à chaque fois que je la vois ma journée devient merveilleuse. Que ma peine d’avoir perdu ma famille et d’être celui que je suis s’évanouie. Je ne veux que la faire sourire encore et encore…

Pour Mamy je lui écris aussi quelques mots, mais je ne parle pas de Karianne car j’ai peur qu’elle en parle à cette merveilleuse femme et dégoûter elle refuse de me voir. Geste que je comprendrais parfaitement.

Daniel- Moi aussi je t’aime mamy. Nous t’aimons très fort tous les deux. Même je sais que Papy t’écrivais des poèmes et des lettres d’amour pour les laisser dans des arbres creux. Je voyais qu’il t’aimait comme seul un cœur peut désirer un autre. Maintenant il vit dans nos cœurs et je sais qu’avec toi il sera immortel aussi longtemps que tu penses à lui. Je sais qu’il disait que te sauver, que te tendre la main fut l’un des actes les plus merveilleux qu’il a fait dans sa vie. Tu pourrais me raconter comment c’est de vivre chez des gens, des amis? Moi je n’ai connu que mon refuge. Mais tu connais bien des choses sur les gens des îles? Je veux tout connaître de Dame Nature, de la forêt et des gens pour que notre lieu de paix et notre sanctuaire reste paisible…

Alors ma dernière note abouti entre eux deux. Car là quelques connections s’est former dans mon esprit embrouillé de médicaments.

Daniel- Nyx tu disais que Papy t’a aidé pendant la guerre alors qu’il aurait dû te chasser. Mamy que mon héros aurait pu t’achever facilement alors qu’un autre chasseur aurait agi sans hésiter. Je ne crois pas qu’un pasteur aurait gardé tant d’armes près de lui s’il avait cherché à suivre une voie de paix. Dans la cachette il y a plein de bouquins. Sur les vampires, les nymphes, les dragons et les démons. La démone qui m’a battu me disait que je ne m’étais pas assez renseigné. Avant que j’intervienne lors de la mort de Papy, il semblait plus ou moins tenir tête à la créature des enfers. Donc je crois que si je n’aurai pas fait le con, il serait encore vivant. Car à ce que je comprends il ne chassait pas juste du gibier, mais les mauvaises âmes c’est ça? Mais au contraire de bien d’autre il savait reconnaître la juste valeur des gens. Donc je devrais prendre sa place non? Empêcher les démons de faire du mal aux âmes innocentes et les gens mauvais de faire souffrir inutilement les autres êtres. Je sais que vous ne serez pas d’accord, mais je dois reprendre son flambeau et agir avec la même Foi et même courage. Car selon la démone le reste de ses semblables vont arriver et je ne veux pas être un boulet pour mes amis… Un simple humain sans pouvoir ni rien… Car si on ne les arrête pas, les enfers vont s'ouvrir sur la totalité de la terre et je ne veux pas perdre ce que j'aime...

Je tremble de peur à cette idée et aussi de douleur à cause de mes blessures. Mais rien ne va m'empêcher de rendre fier ma famille et de combattre pour préserver le Bien du Mal coimme c'est dit dans la Bible.

@Willow Sorensen
@Nyx Lawrence

Codage par Libella sur Graphiorum

Une lueur d'amitié...

Ft. @Daniel Karlsen & @Willow Sorensen

L

a discussion est longue mais non pas moins sans émotions. Elle fût des plus captivante et Dieu sait à quel point je n'aimerai stopper cet instant... Malheureusement conscient que l'heure ne cesse de tourner, les visites devront bientôt s'arrêter et c'est d'ailleurs ce que l'infirmière nous rappelle en s'arrêtant promptement devant l'embrasure de la porte. Au son de sa voix, je lève mes prunelles bleues dans sa direction, ne manquant aucunement d'apercevoir le regard brûlant que la jeune femme m'adresse. En guise de réponse, je lui adresse un hochement de tête afin qu'elle comprenne que le message est bien passé. J'aperçois alors son attitude face à la vision de mon ami en piteux état, ce qui ravive une certaine envie soudaine de lui insuffler l'ordre de fermer la porte sans lui demander son reste. Bien sûr, réaliser cela me coûterai de l'énergie car un pouvoir hypnotique demande beaucoup de concentration ... Toutefois, je décide de passer outre. Je quitte donc le regard de la femme encore présente dans l’embrasure et le redirige sur Daniel qui termine la rédaction de ses mots. Merci de ton aide. Tu as vu comment cette infirmière t’a regardé. Je sais que jamais un ange ne voudra me jeter ce genre de regard une fois dans ma vie. Déjà que je ressemble à une guimauve carboniser, mais en plus je ne vaux rien pour bien des gens car je ne suis pas un être de légende. J’ai rencontré une femme, une beauté sans nom. Le genre de femme qu’on peut croire qu’elle vient des cieux pour guérir l’âme avec son sourire merveilleux. Mais elle est si parfaite que je sens que bien des hommes aussi beaux, intelligent et parfait comme toi ne pourrait l’approcher. Hors elle semble aimer mon violon. Je ne sais pas comment lui dire qu’à chaque fois que je la vois ma journée devient merveilleuse. Que ma peine d’avoir perdu ma famille et d’être celui que je suis s’évanouie. Je ne veux que la faire sourire encore et encore… A la lecture de cette magnifique déclaration, je laisse mes lèvres s'étirer pour afficher un doux sourire remplit de bienveillance. Mon regard lui, se veut tout aussi doux que mon sourire et lorsque je viens à poser ma main très délicatement sur l'épaule de mon ami, je ne cesse de plonger dans son regard, comme pour essayer de pénétrer en son esprit de cette façon. Ne dis pas de telles sottise Daniel ... Tu as tout autant le droit au bonheur et à l'amour que bien d'autres créatures. Tu doutes de cela, car tes peines et tes blessures te font douter de toi depuis toujours. Ma voix se veut douce et rassurante. Si cette femme semble être bien en ta présence. Pourquoi jouerait-elle obligatoirement à un jeu ? Pourquoi son attention serait d'être fausse ? Juste parce que tu as des blessures ? Je marque un temps de pense, accentuant la lueur qui brûle dans mon regard comme pour m'assurer que Daniel comprenne bien mes mots. Les gens ne sont pas tous mauvais, Daniel. Et même si je comprend tes doutes face à la bonté humaine, dis-toi que toi que pas tout le monde a mauvais fond et qu'il sommeille toujours quelque part des êtres d’exceptions. Ma main se décolle de son épaule, pour venir se poser doucement à l'emplacement ou palpite son coeur. Et tu en fais partie... Tu es un être exceptionnel Daniel, unique, et je suis sûr que cette femme l'a sentit. Et puis ... Si tu as si peux confiance en ton apparence, pourquoi ne pas continuer à la séduire en continuant d'user de ton talent ?

Je décolle finalement ma main de son coeur et le laisse se rallonger contre le matelas afin de se reposer un peu. Je profite du moment où Willow s'adresse à lui, pour saisir le verre d'eau posé sur la table de nuit et le lui tendre afin de lui éviter de faire d'avantage d'efforts. Il saisit le verre en tremblotant de fatigue, mais parvient à y boire un peu du contenu avant de me le rendre. Willow me tend alors le 3e mot, mot que je lis attentivement pendant que les deux êtres échangent à leur tour une grande discussion. Captivé par ma lecture, je ne prend même pas garde au fait que leur discussion est terminée... En fait non, elle ne l'est pas. La femme s'était juste contentée de poursuivre, prenant les devants en répondant au dernier mot donné par notre ami. Je me rapproche alors du lit, attendant tranquillement que la discussion se termine pour à mon tour prendre la parole. Il était pasteur, mais il n'était pas que ça. Bill était quelqu'un d'assez mystérieux et il était difficile pour tout le monde de briser la carapace qu'il dressait autour de lui pour se protéger. Il se battait pour éradiquer le mal et c'est pourquoi je pense, qu'il possédait une multitude d'armes... Je marque une nouvelle fois un court instant de pause, réfléchissant à ce que j'allais ajouter. Les démons sont malins et fourbent. Peu importe que tu t'y connaisses en créatures magiques ou non, ils finiront toujours par avoir ce qu'ils souhaitent. Et ça, je l'ai appris à mes dépends par le passé. Je persiste à dire que le décès de Bill n'est aucunement de ta faute. Tu as fais ce que tu as pu pour lui venir en aide ! Je me pince la lèvre inférieure, repensant à ses mots concernant l'hérédité de son rang de chasseur. Autant je ne veux admettre que c'est ce qu'il devrait faire, qu'au fond, je suis conscient que c'est réellement ce qui doit se passer. Je le sais car à l'époque, ce fût un secret que Bill m'avait confié. Même si je n'approuve pas du tout le déroulement des événements, je ne peux que reconnaître que la réalité. Tu as raison Daniel, c'est à toi de reprendre le flambeau. Je pousse un long soupire remplit de dépit et dirige un instant mon regard sur Willow pour rajouter. Ce n'est pas sa décision, c'est la voie que Daniel doit suivre. Il a été lié à Bill ainsi qu'à une famille de chasseur ce qui le fait hériter de ce statut. Il doit donc poursuivre la "tradition" entre autre.

Je vois de par le regard de la femme, que cette décision familiale ne lui convient que très amèrement. Il en est de même pour moi d'ailleurs, mais je ne peux malheureusement contrer les lois familiales. Je redirige mon attention sur Daniel et termine avec un certain calme déconcertant. La seule chose que je veux que tu saches Daniel, c'est que tu n'es pas seul. En ce qui me concerne, peu importe les risques à prendre. J'ai promis à Bill de te protéger et je compte bien tenir ma promesse ! Faire les choses seul ne mène pas souvent loin... Mais lorsque l'on est plusieurs, on va souvent plus loin et plus vite. A mes dernières paroles, je lui adresse un petit clin d'oeil qui se veut complice et apaisant. J'espère qu'il comprendra mon message et que malgré ses "obligations", il ne s'amusera pas à nouveau à braver des dangers seul et surtout, inutilement.

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Willow rougit et jeta quelques coups d’œil d’une discrétion relative en direction de Nyx – avait-il pu lire ce que Daniel écrivait ? Ou bien pouvait-il lire dans ses pensées en ce moment même ? Une avalanche de pensées outrageuses dévala son esprit, sans qu’elle puisse la calmer. Dès qu’elle paniquait à l’idée quelqu’un lise ses pensées, elle réagissait ainsi – ce qui avait l’intérêt d’au moins confirmer ou infirmer ses soupçons. C’était plus fort qu’elle, et elle maudissait à chaque fois son cerveau et le train de ses pensées d’agir de manière si disgracieuse et sans aucun respect pour sa vie privée. Un comble tout de même !
Elle ignorait que Daniel avait vu (lu ?) les lettres laissées par son grand-père. Si Willow les chérissait de tout son cœur, elle n’avait jamais osé y répondre – même si cela lui aurait sans doute fait beaucoup de bien également. Mais elle avait toujours eu trop peur pour entamer une relation sérieuse avec un·e humain·e ; peur que la personne se rende compte de la différence de nature entre l’humanité et les créatures fantastiques, mais surtout peur de voir vieillir une âme sœur, sans pouvoir rien y faire. C’était égoïste, Willow en avait bien conscience. Et les années passant, elle s’était enfoncée dans cette façon de pensée, au point où elle avait cru se rendre compte que revenir en arrière serait avouer s’être trompée et avoir perdu tant de temps. Et maintenant, de toute façon, il était trop tard pour Bill.

Quelques larmes perlèrent au coin de ses yeux, mais elle les sécha d’un geste de doigt rapide, espérant avoir été discrète. Avec un sourire apaisé, elle écouta la réponse de Nyx à son ami, approuvant de hochements de tête les encouragements qu’il lui donnait. Daniel n’avait pas eu de chance dans la vie, mais c’était une âme si douce, il méritait tellement plus – et il était ttant de lui ouvrir les yeux.
Willow remercia Nyx d’un signe de tête, et s’approcha pour répondre au message de Daniel : « Je te raconterais, mais je ferais plus encore. Tu pourras venir vivre avec nous, de temps à autre. Pas tout le temps, si ça t’embête. De temps en temps, quelques jours, semaines, ce que tu voudras. Ce n’est pas grave, moi aussi je m’absente parfois pour retourner être tranquille dans la forêt. »

L’autre mot était moins agréable à lire, et Willow grimaça en terminant. Elle secoua la tête et soupira : « Je te jure Daniel, je peux jurer sur tout ce qui m’est cher, tout ce que tu souhaites. Ce n’est pas ta faute. Je te le promets. Ce ne sont jamais les victimes qui sont fautives de ce qui leur arrive, toujours leurs agresseurs. Et non, effectivement, Bill n’était pas qu’un chasseur de gibier. Mais ce n’est pas parce que ton grand-père s’occupait de créatures surnaturelles que tu dois en faire ainsi également. Tu es ta propre personne, avec ta propre raison de vivre, tes propres motivations. Tu as le droit de vivre pour toi même… »
Willow laissa Nyx continuer, confiante qu’il saurait la soutenir en étant une autre voix de la raison. A sa grande surprise, ce ne fut pas le cas, et elle ouvrit de grands surpris, avant de rouler ceux-ci dans leurs orbites. Vraiment ? La « tradition » ? Même elle, qui avait fuit le monde parce qu’il changeait trop vite, trouvait cette façon de penser arriérée. Elle faillit argumenter, mais ce n’était pas le lieu pour ça ; Daniel devait sans doute éviter d’avoir à voir ses proches s’écharper à son sujet. Ainsi, bien que cela coûte à la nymphe de sembler approuver ainsi les paroles de Nyx, elle acquiesça : « Quel que soit ton choix, dit-elle en appuyant sur ce dernier mot, je serais là pour t’épauler. Même si je n’approuve pas forcément ton choix, je serais toujours à tes côtés, quoi qu’il arrive. »