Chasse au fugitif (Priya Odegard)

La journée a été éreintante et je finis mon repas dans ma solitude habituelle. Une partie de moi est satisfaite de ma condition, d’être un ermite loin de tous ces regards dégoutés et effrayés.  Mais une autre facette de mon être aimerait juste entendre une voix humaine, des mots qui vont des arabesques aériennes qui briseront sans peine ma pénible claustration. Mais je dois faire une croix sur les interactions sociales. Muet de naissance et possédant la beauté d’une victime innocente qui s’était échappé de justesse d’un bûché inquisitoriale, non ça avoir été marqué durement par les caresses ardentes des flammes, font que je suis souvent à part des gens dits normales. La mélancolie me saisit alors de plein fouet en regardant la photo de mon grand-père et de moi avec mon premier cervidé. Comme à mon habitude je m’étais détourné pour ne présenter que mon profil anodin et normal. J’ai honte et surtout je suis dégouté des 70% de mon corps qui porte des atroces stigmates de l’assassin ardent de mes parents.  Mais mon héros, Papy a fait des guerres et il est l’être qui a le plus marquer mon existence avec mes parents, m’a appris à développer mes dons de chasse et d’être un amant respectueux de la nature. Il me manque tellement et je sens poindre à la lisière de ma conscience mon alter-ego que je nomme le Chasseur. Lui réclame vengeance et de se baigner dans le sang de l’être démoniaque qui a posséder celui qui était mon univers. Je dois prendre une grande gorgée d’eau et respirer fortement pour chasser sa présence meurtrière. Petit à petit je réussi à emprisonner cette part de moi qui m’effraie derrière les lourds barreaux de ma conscience. Mais il hurle qu’il va revenir au bon moment. Papy m’a dit que je devais apprendre à coexister avec cette facette et non me laisser dominer. Mais à cet instant c’est tellement compliquer.

Mes oreilles perçoivent alors le son de moteurs et je me relève comme si mon corps en son entier était traversé par l’éclair. Je vais à la fenêtre et je me colle le dos au mur pour jeter un œil rapide à l’extérieur. Quelques quads et des policiers avec des chiens qui tournent littéralement en rond. Je fronce le sourcil que je peux, l’autre est figé dans l’amas cicatricielles qui couvre presque en totalité mon œil droit. On toque alors à ma porte et timidement j’ouvre le battant en cachant mon profil ingrat. Un officier me demande si j’ai vu un homme en cavale, un évadé dangereux qui à tromper la vigilance de son escorte pour s’enfoncer dans les bois. Il me demande de lui répondre et je fais non de la tête tout en indiquant mon macaron accrocher à ma veste de chasse. « Bonjour je m’appelle Daniel et je suis muet. ». Le flic soupire de frustration et va rejoindre une femme magnifique à la chevelure doré. Il dit que l’ermite n’a rien vu et j’entends au loin le chef de meute annoncé que les chiens ont perdu la trace du fuyard. Je pourrais refermer la porte et m’occuper de mes affaires comme n’importe qui. Mais savoir qu’un individu dangereux rôde et pourrait faire du mal me fait glacer le sang. J’écris une note, prend mon sac de chasse ainsi que mon arc et mon ceinturon disposant du colt et de ma machette et je sors rapidement. Je verrouille mon refuge et rejoint la blonde officière qui semble être en charge. Comme à mon habitude je suis la discrétion incarné et comme un con je me présente à elle de manière digne d’un diable en boite. En plus avec la totalité de mon visage, donc la laideur repoussante des cicatrices nullement dissimulé. Je comprends mon erreur en voyant ses traits sublimes se crisper et je détourne la tête pour la préserver de mon profil ingrat. En tremblant, je suis timide envers les femmes et je sais qu’elles sont révulsées et dégoutés de ma présence si bouleversante, je lui tends mon mot qui lui propose mon aide.

Daniel : Bonjour je m’appelle Daniel et je suis muet. Je connais les environs comme ma poche et je suis un chasseur qui peut traquer les proies. Votre fuyard doit avoir passé dans le cours d’eau tout près et les chiens ont perdu sa trace. Moi je peux la retrouver si vous voulez.

Mon écriture est digne d’une calligraphie de l’ère victorienne et j’écris avec une célérité qui m’est propre. Comme quoi même sans la parole je me débrouille. Dans le fond j’espère juste d’aider, mais je me doute que la policière ne voudra pas d’être moins que rien avec une gueule de porte-bonheur passé au lance-flamme près d’elle.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je sens une profonde animosité et un mépris certain de la part de l’homme en uniforme. En quittant pour suivre les ordres de son officière il me bouscule en grognant méchamment. De faible constitution je recule de quelques pas sous l’impact à son plus grand plaisir. Le Chasseur en moi s’éveille brutalement et ne désire que l’égorger proprement pour sa connerie. Mais je me retiens et je lève le pouce pour signaler que je suis prêt. Aussitôt je prends la tête du trio, un affreux muet et deux ravissantes femmes, pour me rendre au point où le fuyard à perdu ses poursuivants. C’est le chaos à cause des piétinements et des passages des chiens et des policiers. Je soupire de frustration et j’inspecte les lieux. Je regarde dans la boue près du rebord du cours d’eau, remerciant Dieu que le ciel est parsemer d’étoiles. En regardant la voie lactée je songe à Karianne. À mes voisins tout près. Si ce tueur les trouve, que Féline soit blessé… J’ai un frisson qui me traverse la colonne vertébrale. Si cet enculé ose s’en prendre à mes seuls amis, je le traque et lui ouvre le ventre pour ensuite lui arracher la peau. Je secoue la tête pour chasser ces horreurs de mon esprit et je trouve enfin une trace dans le sol spongieux. Je lève une main pour interrompre la discussion entre les deux policières et leur montre ma découverte. Aussitôt j’écris sur mon calepin et tend mon note portant ma belle calligraphie vers un des deux anges. Malgré tout cela je prends garde à cacher ma laideur et je tremble d’être aussi près de ces divins apparitions.

Daniel- C’est une semelle que personne de votre groupe ne porte. En plus on voit selon l’enjambée qu’il était à la course. Vous parlez d’un incendie? Je parie que c’est à l’ouest d’ici? Si c'est ça c'est un diversion de sa part pour envoyer des gens là-bas.

Je pourrais parier ma chemise que c’est le fugitif qu’il l’a allumé pour faire diversion. J’espère juste que le feu sera très vite maitrisé. Car la nature est lente à se relever des flammes. Mamy et moi nous devons replanter et entretenir avec amour les coins où la main de l’homme écrase sans pitié. Je claque des doigts et indique une direction.

Daniel- Il est partie par là. S’il était en transfert il devait porter des chaînes non? Car il ne semble pas entraver.

Je continue à trouver des indices de son passage. Des branches basses casser, des feuilles retourner, des roches qui devraient être propre mais couvertes de boues partiellement sécher. Ce type ne semble pas trop à l’aise dans les bois. Ce qui est une bonne chose. Plus vite qu’il sera pris, plus vite que mes voisins seront hors de danger. J’entends les femmes discuter, mais moi je dois ressembler à un chien de chasse qui piste avec acharnement. Je me déplace silencieusement, un véritable esprit. Hors bientôt je vois un truc orange dans un arbre. Un morceau de tissus. Aussitôt mes sens sont en alerte. Je m’arrête subitement et lèvent mes mains en arrière pour faire signe d’arrêt aux deux policières. Mais ma main ravagée par les flammes touche à quelques choses de ferme et de ronds. Bizarrement j’aime cette forme et je tâte pour en deviner l’origine. Hors je rougis encore pire qu’une soudaine montée de mercure de thermomètre. Je détourne mon profil intact à demi et je veux m’évanouir dans l’air. Ma main palpe une poitrine féminine. C’est ma première fois et je n’imaginais aucunement qu’un jour je pourrais apprécier la forme d’un sein. Mais là au lieu d’être réjouie, je me mets à trembler comme une feuille alors que ma paume quitter hâtivement la féminité d’une des deux policière. Je me décale d’un pas et aussitôt je prends un bâton pour sonder le sol. Merci Papy de m’avoir si bien formé. Un piège était posé là. Un pieu acérer directement sous le leur orangé. Le tout dissimulé par des branches mortes habilement placé. Je sors mon papier et j’écris rapidement et tend le calepin en tremblant de honte et de gêne.

Daniel- Désolé madame. Je ne pensais pas que vous étiez si près. Papy m’a toujours dit que si un truc voulait que je lève la tête, regarde au sol pour ne pas tomber dans un piège. Il était pasteur dans l’armée. Votre fugitif nous à emmener dans un piège. Il a un couteau pour avoir aiguiser ce pieu. Surement autre chose qu'il a pris lors de sa fuite. Il a reçu une formation militaire ou bien autre? Car je parie que ses traces seront plus durs à suivre et qu'il va avoir fait des pièges pour nous ralentir.

Je me décale des jeunes femmes à cause de ma gêne maladive et je sonde les ombres pour les couvrir alors qu’elles discutent de la suite des évènements. Moi si je me m’écouterais je foncerais à sa poursuite pour l’empêcher d’atteindre mes voisins. De l’empêcher de faire du mal à Ada et à la Féline qui occupe mes pensées depuis notre rencontre…


@Priya Odegard
@Némaëlle Strøm

Codage par Libella sur Graphiorum

Je rougis comme tout. Je viens de violer l’intimité d’un ange magnifique sans qu’elle le désire. Merde de hell!  Elle doit m’en vouloir qu’un monstre comme moi ait osé la toucher de la sorte. Timidement je tends mon index vers mon macaron qui annonce mon prénom et ma tare de naissance. En plus d’être défigurer, aucunement musclé, con comme la lune, Dieu à décider dans sa Grande Sagesse que je devrais être muet. Alors l’être divin à la chevelure de soleil parle que le fugitif était un lieutenant de la guerre…. De la quoi?  Guerre Septantrale… C’est quoi ce truc. Je connais les guerres récentes, surtout celle où mon héros à jouer l’aumônier et le brancardier neutre de ce conflit ce qui a pu sauver bon nombres de vies et d’âmes des deux côtés. La lieutenante se décale pour appeler quelqu’un alors que je surveille les alentour. Pour ma part le tissu ne vaut rien. Mais la dame que j’ai touché sans faire exprès prend son air d’allé, saute gracieuse et fais même un flip arrière d’une grâce divine. J’ai les bras ballant tout simplement. Alors les deux femmes discutent et annonce comme si c’était la normalité que la brunette est un loup-garou qui peut suivre par l’odorat. Je suis sidérer. Je commence à apprendre les facultés extraordinaires de mes voisins et de la Féline qui occupe une immense part dans mon esprit. Mais là la policière blonde annonce qu’elle fait de la magie et une sorte de bouclier nous entoure. La lycan annonce que le fugitif court dans la direction vers le centre du bois. Loin de tout.  En plus les deux agents de police parlent du fugitif comme d’un être qui a passé beaucoup d’années sur terre. C’est quoi son espèce?

Mais déjà les deux femmes sublimes s’élancent tête baissés vers le fuyard alors que moi je me sens comme la cinquième roues du carrosse. Celle dont j’ai agressé par accident flair la piste et elle est un lycan. La blonde semble à l’aise dans les bois et lance des sorts. Et moi je suis qu’un con d’humain qui sait juste chasser et… Plusieurs trucs me viennent alors à l’esprit et je dois respirer un bon coup. Car comme Papy disait toujours qu’une tête embrouillé donnait des idées à chier. Nous évitons un nouveau piège, cette fois très élaboré. Un fil de pêche tendu que j’ai pu voir à  la dernière seconde car la brise m’a permis de voir le filin dans les hautes herbes qui ne se couchaient pas ainsi que les gouttelettes de rosée du soir. J’ai juste le temps de plonger pour plaquer le premier ange qui allait le déclencher et éviter d’un cheveu de branches pointues qui s’élançaient… pour frapper un mur invisible. Rouge comme tout je me relève en agitant mes mains en signe d’excuse. Je ne connais rien à ce monde dont je vis depuis mon accident. Papy m’a tout caché des gens et de leurs incroyables facultés. Rapidement je sors un calepin et j’écris à toute vitesse. En tremblant de honte et de mon inutilité, je signale mes impressions via ma calligraphie si belle.

Daniel- C’est quoi la Guerre Septantrale? Je connais les guerres de ce siècle et celle que Papy à agi comme aumônier et infirmier pour tous. Là je ne sers à rien car vous sembler avoir des facultés magiques et surhumaines. Moi j’ai aucun pouvoir, juste des tares et des défauts comme ma gueule de monstre et mon mutisme. Laissez-moi un instant pour voir clair je vous prie.

Je respire en prenant garde de cacher ma laideur à leurs regards célestes. Je songe quelques instants et j’écris avec rapidité sur mon papier.

Daniel- Donc vous êtes une lycan et aussi une magicienne? Ce genre de piège à pointes ça prend plus que vingt minutes à faire. Aussi il y a le fil translucide. Donc le fuyard n’est pas seul. Il semble nous mener vers le centre du bois, loin de tout, au lieu d’essayer de rejoindre une route pour voler un véhicule et s’enfuir. Ce qui n’est pas logique quand on fuit quelqu’un. Mais très d’actualité si on veut attirer quelqu’un.  C’est comme si la personne qu’on suit savait que l’une d’entre vous sera là pour se lancer à sa poursuite. Comme si c’était nous les proies. Il est qui ce type au fait? Il vous veut du mal?

Le criminel à une dent contre une des deux policières peut-être? Ou bien c’est plus profond que cela. Mais je ne savais qu’il y avait des familles royales et de la hautes, des intrigues et tout ça...



@Priya Odegard
@Némaëlle Strøm

Codage par Libella sur Graphiorum